La première semaine d’un Grand Chelem est toujours riche en émotions, en histoires diverses venant de joueurs de tous horizons. Quand les cadors traversent souvent ces trois premiers tours du tournoi sans aucun obstacle notable, il faut regarder un peu plus loin que le Philippe Chatrier pour vivre les plus beaux moments de ce début de tournoi. Le Court 14, le flambant neuf Simmone-Mathieu ou ce bon vieux Court n°1 nous ont offert quelques exploits de nos joueurs tricolores dont seul Roland a le secret. Retour sur les moments marquants de cette semaine de compétition à Roland Garros !
Mahut et Herbert : indissociables
Non, la paire française ne va pas défendre son titre à Roland Garros sur la décision de Pierre Hugues Herbert de se consacrer au simple. Pourtant, Nicolas Mahut et son fils spirituel Pierre-Hugues, ont connu un scénario identique lors de leur match du 1er tour ! Une remontée extraordinaire après avoir été menée 2 sets à 0 face à un adversaire bien mieux classé qu’eux à l’aide d’un public survolté.
C’est le plus âgé des deux, Mahut (37 ans), qui a montré la voie dès le premier jour du tournoi. Classé à la 252ème place mondiale, le Français a reçu une Wild Card de la FFT et était opposé à Marco Cecchinato, TDS n°16, et demi-finaliste de l’édition 2018. La tâche s’annoncé compliquée pour celui qui n’avait pas remporté un match sur terre battue depuis 2 ans.
Mais c’est bien l’Italien qui s’est incliné dans ce match après avoir mené 2 manches à rien. Totalement relâché en n’ayant rien à perdre, l’Angevin a lâché ses coups et a continué de pratiquer son tennis offensif jusqu’au bout. Une tactique payante qui a mis le feu au court Simmone Mathieu et qui a fait connaître à cette nouvelle enceinte son tout premier grand match.
Le lendemain, son partenaire de double, Pierre-Hugues Herbert signait une performance du même calibre. Voire même, supérieure ! L’Alsacien avait en face de lui le 13ème mondial, finaliste de Barcelone, tombeur de Djokovic à Monte Carlo : Daniil Medvedev.
Là aussi, le Russe se dirigeait vers une victoire bien maîtrisé en 3 set secs. C’était sans compté la révolte de P2H poussé par le public du court n°14. Le Français, 43ème ATP, est parvenu à dérégler le métronome Russe pour finalement s’imposer 7-5 au 5ème set. Comme son pote Mahut, Herbert a pratiqué son tennis porté vers l’avant tout en variation pour s’inviter au 2ème tour de Roland Garros pour la 3ème fois de sa carrière.
Le vent de fraîcheur Diane Parry
Elle n’a que 16 ans et a remporté son match du 1er tour à Roland Garros, il va vite falloir retenir son nom : Diane Parry. Avec son classement WTA de 452ème mondiale, la Française a bien sûr reçu une invitation de la FFT pour pouvoir intégrer directement le grand tableau. Le pari a été gagnant puisque la talentueuse joueuse a battu Vera Lapko lors de son 1er tour, 101ème joueuse mondiale. Au 2ème tour, la Parisienne s’est inclinée face à la 20ème joueuse mondiale, Elise Mertens.
Même si elle n’a pas pu créer l’exploit retentissant de s’offrir une top 20 à son jeune âge, Diane Parry aura marqué tous les esprits de tous ceux qui l’ont vu joué. Son jeu tout en variations, son revers à une main parfait techniquement a enchanté pas mal de monde dans les allées de Roland Garros. Cela nous rappellerait presque une certaine Amélie Mauresmo. On ne peut que lui souhaiter la même carrière !
Le retour de Roger
Comment ne pas évoquer le retour du grand absent de ces 3 dernières éditions ? Roger Federer a en effet foulé les courts de Roland Garros pour le plus grand bonheur des fans Français ! Dès le premier jour du tournoi, le champion aux 20 titres du Grand Chelem a été accueilli par un court central plein à craquer totalement acquis à sa cause. Le match en lui-même restera anecdotique (victoire en 3 sets contre Lorenzo Sonego) mais ce moment fera bien partie des moments marquants de la saison tant il était attendu.
Le Suisse a ensuite connu une première semaine de tournoi sans turbulences et a ainsi éteint toutes les critiques qui voyaient ce retour sur terre battue comme une perte d’énergie trop importante avant le gazon. Aucun set perdu, 5 petites heures passées sur le court (moins que Rafael Nadal), Federer n’aura pas eu à puiser dans ses réserves pour jouer le 14ème huitième de finale de sa carrière à Paris.
L’échec des Bleues
Si ces dernières années, les bleues se charger de relever le niveau du tennis français à Roland Garros grâce aux quelques perfs’ de Caroline Garcia (Quart en 2017) et Kristina Mladenovic (Quart en 2017), durant cette édition cela n’a pas été du tout le cas ! Alors, oui, il y avait moins de françaises au départ (11 filles contre 18 garçons) et parmi elles beaucoup qui bénéficiaient de wild cards (5) et peu de têtes de séries (1 seule, Garcia TDS n°24). Ce contexte laissait un mince espoir de voir un bon Roland côté Bleues. Une lueur d’espoir qui résidait beaucoup sur les épaules de Caroline Garcia et un peu sur celles de Kristina Mladenovic.
L’aventure a été écourté sans gloire au 2ème tour pour les leaders du tennis féminin français ainsi que pour Diane Parry, la 3ème joueuse tricolore à avoir franchit le 1er tour. Toutes ont perdus contre mieux classé : Kiki Mladenovic contre Petra Martic la tête de série N°31, et Diane Parry contre Elise Mertens (voir plus haut). Seule Caroline Garcia a chuté face à une joueuse issue des qualifications, Anna Blinkova, qu’elle était censé dominé aisément. Et la Lyonnaise n’était pas loin de décrocher son billet au 3ème tour après avoir mené 4-1 dans le 3ème set. La n°1 Française s’est pourtant incliné avec une ultime double faute qui est venue achever l’échec des bleues à Roland Garros.
Paire vs Herbert : un sommet franco-français
Les chocs entre français sont souvent des rencontres qui ne restent pas dans les mémoires : les joueurs se connaissent trop, s’apprécient trop, et les deux compatriotes sont souvent trop dans la retenue. En revanche, le duel franco-français entre Pierre-Hugues Herbert et Benoît Paire restera comme l’un des meilleurs matchs de la quinzaine. Les deux joueurs possèdent un jeu loin des stéréotypes du tennis moderne qu’on pourrait qualifié d’atypique.On n’avait jamais imaginé ce que pourrait donnait un match entre ces deux là et on est pas mécontent du résultat.
Amorties, lobs, demi-volées, montées au filet à la pelle, Pierre-Hugues comme Benoît ont rivalisé d’imagination pendant près de 4 heures de matchs pour le plus grand plaisir des spectateurs du Suzanne Lenglen. Le scénario est aussi improbable que les joueurs : Paire menait 2 sets à 0, a servi pour le match dans le 3ème set et le 4ème set sans y parvenir. A deux reprises, Herbert est revenu dans la partie avant de finalement craquer à 11-9 dans la manche décisive. Le match s’est terminé à la tombée de la nuit avec une ovation bien méritée en l’honneur de Benoît Paire, très ému, car la relation entre l’Avignonnais et le public français est souvent tumultueuse…Une histoire qui finit bien !
Roland Garros 2019 est déjà une bonne édition du tournoi, avec des surprises, des révélations et surtout pas de pluie 😀
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